Au loin, un nuage de poussière, puis une foule énorme….
Spectres grimaçants et lugubres qui s’avancent vers moi.
Je recule, impressionné.
Je voudrais me cacher, mais pas un seul arbre, pas une cavité, rien qui ne puisse me dissimuler aux regards.
Atterré, je voudrais pouvoir disparaître à mille lieues sous terre.
La foule approche inexorablement.
Je fais deux pas en arrière, alors que dans le même temps elle en parcourt le double.
Des cris fusent maintenant à mes oreilles, cris sauvages, grossiers, menaçants.
Que me veulent ces monstres qui psalmodient des paroles vengeresses ?
Soudain, je crois reconnaître les randonneurs de Dunes et Bocage.
Serait-ce possible ? Et pourquoi seraient-ils aussi menaçants à mon égard ?
Au milieu de la meute, un visage se détache : satanique, démoniaque.
Malgré ses traits déformés par la haine, je crois reconnaître le Président.
Je suis en sueur. Je halète. Ma gorge est en feu.
Je voudrais crier, mais aucun son ne sort.
C’est lui, j’en suis sûr, entouré de ses vassaux, tous aussi terrifiants.
Je n’ai plus aucun doute, car je reconnais maintenant Ange, Jacky, et les autres.
Les femmes ne sont pas en reste, qui crient plus que les hommes.
Agnès, Janou, Mireille Thérèse……
Hurlements qui de toutes parts, réclament ma mise à mort.
Il me semble que le suis déjà.
Je recule encore, et encore…..
Je tombe. Je ne peux plus me relever. Plus personne, et plus rien ne peut maintenant me sauver.
Je suis happé, piétiné, déchiré, mis en pièces.
Je ne sais comment, mais je trouve enfin la force de pousser un cri, un cri déchirant, pathétique…
Il ne fait aucun doute que c’est l’ultime cri, le cri sorti d’outre-tombe.
Adieu la vie !
Soudain, je suis aveuglé par une lumière violente. Pour peu que je le méritasse, suis-je déjà aux portes du paradis ?.
Je me tâte. Mais non, je suis là, bien vivant. Il est quatre heures du matin. Je viens de vivre un absurde cauchemar.
Hagard, le corps dégoulinant de sueur, je découvre Marie-Jo au pied de mon lit, un verre à la main et toute la pharmacopée nécessaire à remettre debout le plus mauvais des canassons.
En véritable cerbère, et profitant de ma faiblesse, elle donne les ordres.
Surtout ne pas discuter. Je dois ingurgiter, et encore ingurgiter….
Évidemment, depuis quelques jours ma fièvre n’a fait qu’empirer, jusqu’a approcher les 40°
A ce stade, il est nul besoin de « fumer la moquette » pour avoir quelques hallucinations.
Vous avez dit cauchemar….mais au fait, ai-je vraiment vécu un cauchemar… ?.
Je me prends soudain à douter…..et alors,…
Est-il possible que les randonneurs me veuillent autant de mal ? Méfiance, est mère de sûreté….…….
C’est décidé, aujourd’hui, je ne peux pas aller randonner à Saint Denis le Gast, le leitmotiv étant de faire tomber cette fichue fièvre et essayer de retrouver mes esprits.
Docteur est-ce grave ?.
PS : Aux dernières nouvelles, vous avez été 58 à parcourir les 11 km du circuit élaboré par Alain et Jean-Claude.
J’ai confié à Daniel et Agnès le soin de vous photographier sous toutes les coutures.
Faisant honneur à la dynastie des grands reporters, il se sont acquittés de cette tâche avec le plus grand sérieux.
Tout en les remerciant, je mets leurs clichés en ligne…
A mardi, à St Germain sur Ay…..(si j’ai survécu)…
André
DERNIERE MINUTE : Marie-Jo est terrassée à son tour par une grippe sévère, et c’est moi qui endosse le rôle du cerbère.
Malin, malin, qui rira le dernier.
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