Les Randonneurs des Dunes et Bocage de GOUVILLE-SUR-MER
Président: Jacky Gaillet
Administrateur: Christian Courriel ardb50@gmail.com
Site de l'association: https://sites.google.com/site/ardb50/
mercredi 25 juin 2008
DINARD (PORT BLANC) / ST MALO
Le 24 juin à partir du Camping du Port Blanc nous avons parcouru 22 kms 200, les plus courageux peuvent rajouter 2 kms 500 pour le tour de St Malo. D'autres se sont arrêtés, une photo le prouve au café le plus proche.
Merci Christian. Maintenant, la France entière saura que nous sommes Francis et moi des "piliers de bistrot". C'est une belle réputation que tu nous fais là. N'as tu donc pas appris qu'après l'effort vient le réconfort.
J'attends toujours ta tournée
Plus sérieusement, tu me demandes de commenter cette belle journée, alors je m'y attelle ci-aprés:
Pour la sortie annuelle de " l’Association des Randonneurs Dunes et Bocage ", nous avions jeté notre dévolu sur Dinard et St Malo.
Dès potron-minet, partis de Coutances et ses environs pour certains, nous nous sommes donc retrouvés ce 24 juin à Dinard Port Blanc, où une première déception nous attendait.
En effet, suite à la tempête du début du printemps, l’accès du bord de mer était interdit en raison du risque d’éboulements.
C’est donc au cœur de la ville que notre petite troupe de 55 marcheurs s’est engagée.
Le désappointement de ne pouvoir longer la mer dès le départ a été vite compensé par la découverte d’un patrimoine classé qui a su conserver le charme du début du siècle dernier.
De magnifiques villas se dressent de part et d’autre de la ville, vestiges de " la belle Epoque ".
Après ce détour, enfin revenus sur le front de mer, nous avons pu découvrir la station balnéaire de Dinard où de grandes plages, criques et sentiers côtiers se succèdent et offrent des vues extraordinaires sur le large et la Rance.
La plage de l'Ecluse occupe une position prééminente dans la ville
Située dans une anse profonde entre les pointes escarpées de la Malouine et du Moulinet, elle est le cœur de la station.
Nous avons pu longer la digue qui nous a offert une promenade très agréable et une vue sur la pointe de la Malouine nous permettant de contempler les plus belles villas de Dinard., véritablement plantées sur le rocher.
Au cours de notre périple nous avons rencontré une association qui construit des petits bateaux, répliques des doris d’antan. dont le but est de transmettre à des jeunes le savoir faire d’une époque révolue et ainsi pérenniser des traditions afin de ne pas les voir sombrer dans l’oubli.
Au détour d’un sentier, face à la mer, nous est apparu le barrage de la Rance, trait d'union entre Dinard et Saint-Malo.
Puisant mes sources dans la documentation , je vous livre un petit historique :
" Le barrage de la Rance, seule usine marémotrice au monde produisant de l'électricité pour une ville telle que Rennes.
Construit de 1961 à 1966, il est le support d'une route à quatre voies très fréquentée.
Profitant de marées parmi les plus importantes au monde : presque 14 mètres, il produit 600.000.000 de kWh par an.
Les courants très violents qu'il génère attirent en grand nombre des bars de belle taille, .. et par conséquent des pêcheurs aussi, même si cette pratique est interdite sur l'ouvrage d'art !
D'autres poissons vivent aux abords de cet obstacle artificiel mais restent pour la plupart du côté de la mer car le passage vers l'amont n'est pas des plus aisés pour eux !
La construction du barrage a malheureusement profondément modifié l'état de l'estuaire et il est en grande partie responsable de l'envasement excessif de la Rance maritime. Le marnage qu'il produit n'est en effet que d'un maximum de 7 mètres alors que les marées naturelles , aux équinoxes, peuvent atteindre 13 à 14 mètres d'amplitude. "
Continuant notre promenade, nous avons remonté le barrage en direction de Saint-Malo, pour prendre un sentier, à gauche, qui nous a permis de poursuivre à travers des chemins escarpés.
Le petit déjeuner ayant été matinal, la faim devait commencer à tenailler des estomacs qui se nouaient et devenaient criants.
C’est donc dans une clairière que nous nous sommes assis sur l’herbe, chacun sortant de son sac son casse croûte.
Thérèse en bonne fille dévouée avait prévu un petit apéritif, qu’elle s’est fait un plaisir de servir dans les verres qui se tendaient devant elle.
Comme un miracle de la Providence, les litres de vin ont soudain jailli des sacs. Etait-ce-ce bien raisonnable pour des randonneurs, mais aussi quel courage pour ceux qui ont supporté cette charge supplémentaire sur des dos meurtris. ?
L’histoire ne dit pas si après cet échange de civilités, certains marcheurs trouvaient les sentiers trop étroits.
Tout juste, avons nous pu constater que certaines langues se déliaient un peu plus qu’à l’accoutumée. (Par charité, je ne citerai aucun nom, certains pouvant rétorquer que c’est l’hôpital qui se moque de la charité )
Repas vite bâclé, boissons vite ingurgitées, café avalé précipitamment, relevés trop vite à mon goût,( n’est ce pas Francis, toi mon compagnon d’infortune qui n’a même pas eu le temps de remballer tes ustensiles convenablement) nous avons repris nos sacs, et notre marche.
Au fur et à mesure de notre progression, nous avons eu l'occasion de nous remplir les yeux de visions plus belles les unes que les autres du plan d'eau que forme l'estuaire.
Passant de sous-bois en rochers bordant le rivage, la fusion entre la terre et la mer est d'un contraste étonnant.. Nous avons été jusqu'à la cale de Solidor à St Servan, puis fait le tour de la cité d'Alet.
Nous sommes arrivés à St Malo, qui a elle seule aurait bien mérité une après-midi entière de découvertes !
La cité corsaire mérite bien son nom de forteresse de la Bretagne !
Prise de billets pour un retour par bateau bus pour Dinard .
Quartier libre en attendant le départ . Notre petit groupe s’est éparpillé, les plus courageux parcourant les remparts pour s’offrir une vue imprenable, les autres dont votre serviteur épanchant leur soif , et reposant des corps fatigués par une longue marche, à l’abri de hautes murailles ;
N’ayant pas eu personnellement ni le temps, ni la force de parcourir cette belle ville qu’est Saint Malo, je me contenterai de vous rapporter les sources en ma possession :
" Saint-Malo, cité corsaire
Voilà une ville qui ne se visite pas : elle se vit ! Dans la dureté de ses pierres, vous retrouverez le sentiment de froideur des hommes de guerre qui ont défendu la cité au cours des siècles. En parcourant ses chemins de ronde, vous sentirez cette sensation d'invincibilité que confère la puissance de ses remparts face aux hommes et aux éléments. Et levant les yeux vers ses hautes maisons, vous aurez réellement l'impression d'être tout petit face à sa grandeur.
Des remparts à la plage qui part du Môle des Noires jusqu'aux abords du Fort National, entrant et sortant par les portes du guet et les chemins de ronde, vous découvrirez une des plus belles villes de France. Les hautes murailles dressées face à la mer expriment toute leur puissance vues du bas !
Au pied du château devenu musée, les brise-lames faits de troncs de chênes fichés dans le sable vous diront la force des éléments qui, lorsqu'ils se déchaînent contre les murailles de granit de la ville, les font vibrer en hurlant leur colère !
Et lorsque, fatigué de votre promenade vous entrerez dans la cité, vous pourrez y découvrir les ruelles qui abritaient ses habitants.
La fréquentation des bassins à flot a beaucoup changé en 100 ans.
A l'époque de la "grande pêche", Saint-Malo était l'un des plus importants ports d'attache des bateaux faisant campagne pour Terre-Neuve.
Les bassins à flot étaient régulièrement envahis de Terre-Neuvas, surnom de ces bateaux spécialisés pour la pêche au long cours. Leur nombre était tel que beaucoup d'entre eux devaient mouiller au large de l'estuaire de la Rance, attendant leur tour pour embarquer les victuailles et l'équipage pour une nouvelle campagne.
Bien avant cela, déjà, un avant-port fut construit au large afin d'assurer le trafic à marée basse et sans devoir échouer les navires. Taillé dans le granit des rochers protégeant la cité malouine, faisant face à Cézembre, il était relié à la ville par une chaussée qui longeait le Petit puis le Grand Bé.
Abandonné depuis longtemps, il n'en reste aujourd'hui que quelques vestiges. Les coups de boutoir des tempêtes d'hiver éparpillent inexorablement un des derniers témoins de cette épopée sur les côtes du nord de l'Armorique ...
Avant le premier conflit mondial, 165 voiliers étaient encore armés pour la Grande Pêche ! La plupart étaient des 3 mâts jaugeant 200 à 500 tonneaux et embarquaient une trentaine d'hommes. Ils ont disparu les uns après les autres. En 1946, les deux dernières unités accostant encore dans les bassins étaient le "Commandant Louis Richard", transformé en bateau école et désormais rallié à la flotte italienne sous le nom de "Palinuro" et le "René Guillon". Ce dernier a fini son existence en coulant en 1947, au large de la Malaisie. Son ancien commandant devint ainsi un des "premier maître à bord" du "Pingouin", l'un des chalutiers qui prirent la relève des Terre-Neuvas. Mais cette relève ne durera que quelques années, les bancs de cabillauds se raréfiant : les unités modernes se sabordaient elles-mêmes en pillant les eaux qui avaient nourri tant de générations !
Elles aussi disparaîtront les unes après les autres, par manque de ressources ...
Un grand nombre de ces marins étaient originaires des villages bordant la Rance.
De grand port de pêche, Saint-Malo est devenu au cours des années port industriel et de plaisance. A part une ou deux unités de chalutiers usines, l'essentiel des bateaux de pêche est maintenant constitué de coques destinées à des campagnes de quelques jours et surtout à la pêche côtière et saisonnière : selon l'époque de l'année, ce sont surtout coquilles Saint-Jacques, praires, crabes ou poissons migrateurs qui sont convoités.
L'origine de Saint-Malo remonte au 6ème siècle, comme beaucoup de villes ou villages de la région.
Son fondateur, Mac Law, d'origine galloise, faisant oeuvre d'évangélisation, s'installa dans le pays d'Aleth. Controversé par une partie de la population, il s'exila en Saintonge où il mourut en 627. Mais la ville de Saint-Malo n'existait toujours pas à cette époque : rocher isolé à côté de la cité, il en devint petit à petit le refuge à la suite des invasions des Francs puis des Vikings.
Au cours de son histoire, la cité corsaire vit son aspect changer considérablement.
C'est au 12ème siècle qu'elle devint Saint-Malo-en-l'Isle et qu'elle commença son développement.
Cette ville reflète parfaitement l'esprit malouin : indépendant et valeureux. Cette volonté d'indépendance l'a engagée au cours des siècles dans de nombreuses batailles, y compris contre les rois de France . pour devenir par la suite un de leurs meilleurs serviteurs.
Nombre de grands hommes y ont fait l'histoire et la renommée du pays : Cartier, Duguay-Trouin, Maupertuis, Lamennais, etc. Ils sont tous présents, autour de la vieille ville : ils y ont tous leur statue. Elle rappelle au visiteur qu'il foule un sol illustre ...
Ceux dont le nom revient le plus souvent sur les lèvres représentent les deux extrêmes de l'âme malouine : Surcouf, valeureux corsaire qui a donné son surnom à la ville et Chateaubriand, le poète qui en écrivit les plus belles pages. Né selon la légende sur l'île du Grand Bé, il y repose, face à la mer.
Successivement forteresse puis cité de commerce maritime et de grande pêche, la ville fut presque entièrement détruite ... par l'armée américaine en août 1944 afin d'en déloger une garnison allemande.
Elle a été reconstruite presque à l'identique et offre ainsi, comme par le passé pour les visiteurs venant du large, cette réelle impression d'être la "forteresse de la mer".
La découverte de la ville offre de multiples émotions, a commencer par la première alliée de la cité corsaire, celle qui lui a valu le surnom de forteresse de la mer : sa défense côtière.
A l'embouchure de la Rance, entre le barrage et Saint-Malo, cette commune était d'abord un faubourg de la ville corsaire, de 1753 jusqu'à la révolution. Elle fut ensuite commune indépendante jusqu'en 1967 puis rattachée définitivement à Saint-Malo. Mais bien avant que la forteresse malouine existe, Saint-Servan était une cité prospère. Elle vit son apogée à l'époque de l'occupation romaine.
Saint-Malo n'était alors qu'un rocher battu par les flots ...
Véritable berceau de la forteresse corsaire, celle que l'on appelait Cité d'Alet est riche d'une histoire fertile en évènements. Laissez-vous entraîner dans les méandres d'un destin provoqué par une situation privilégiée, aux portes de la Rance :
Saint-Servan est à l'origine du nom de la région : Clos Poulet ou Clos du pays d'Alet, située entre le pays de Cancale et la vallée de la Rance. Une commune seulement a gardé une trace patronymique de cette origine :Saint-Père Marc en Poulet.
Elle occupe toujours une place stratégique à l'entrée de la vallée mais à perdu au fil des ans le rayonnement qui en avait fait une place convoitée. Une lente torpeur l'a envahie, seulement troublée par le va-et-vient des bateaux de pêche ou de plaisance et des touristes qui, à la belle saison, essayent de retrouver un peu de son passé en arpentant ses chemins de ronde.
Solidor, forteresse élancée vers le ciel, en est la gardienne depuis 1382. Son nom, issu du breton "steir dor" signifie "porte de la rivière". Construite par Jean IV de Bretagne pour contrôler Saint-Malo, défendre l'estuaire ... et empêcher le commerce avec Dinan, elle fut transformée par la suite en prison.
Elle est devenue musée des Cap-Horniers, abritant désormais les souvenirs de campagne des voiliers du XVIème au XIXème siècle.
En faisant le tour de la presqu'île par le chemin de ronde, vous découvrirez également les remparts de l'ancien fort construit en 1759.
Les traces du dernier conflit armé;, des tourelles d'acier ayant abrité mitrailleuses et canons, complètent le paysage du sentier.Au sommet, intra-muros, un musée et les vestiges de ce dernier fait de guerre rappellent que le rocher fut au 20ème siècle, pour la dernière fois, une forteresse presque inexpugnable.
Le chemin de ronde a été rendu carrossable sur quelques centaines de mètres et plusieurs maisons ont été construites sur la corniche qui domine du port.
Dans l'enceinte de l'ancien arsenal situé au fond de l'anse Solidor, adossé à la Pointe des Corbières, abrité sous un préau aménagé sur la cale de radoub, vous pourrez voir ce qu'il reste d'un vieux bateau en bois : l'Ar Zenith qui servait de courrier pour l'île de Sein. Après bien des péripéties, notamment lors du dernier conflit armé, il a été retrouvé par une bande de copains alors qu'il pourrissait sur un banc de vase... Classé monument historique en 2000, il va subir une cure de rajeunissement : une association aidée par plusieurs mécènes tente de le restaurer. Travail de titan ... quelque peu utopique : son aspect lamentable, réduit à l'état de carcasse trouée sur laquelle pousse les mauvaises herbes ne semble toutefois pas émousser l'ardeur de ceux qui veulent le voir naviguer à nouveau . "
Cette plongée dans l’histoire de cette ville ne peut que nous encourager a y revenir pour approfondir nos connaissances. Pour ma part, j’y suis bien décidé.
Nous nous sommes rassemblés à l’embarcadère pour un retour à Dinard, après une traversée d’une quinzaine de minutes. Comme à l’aller le retour vers Port Blanc s’est effectué dans la ville de Dinard. La fatigue se faisant sentir c’est un groupe éparpillé et hétérogène qui s’est retrouvé au parking .
Une belle journée comme celle ci ne pouvait se conclure que dans la convivialité d’un bon repas .
C’est donc à 58 randonneurs, que nous sommes retrouvé au " Relais du viaduc " à Coutances, ou le chef nous avait concocté un repas de nature à nous remettre en forme, après les 22 km200 effectués par la majorité du groupe.
Il était près de minuit lorsque nous nous sommes séparés dans la bonne humeur, nous promettant de renouveler des journées comme celle là.
Bonjour à tous
André
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